
Des milliers d'irakiens ont répondu vendredi à l'appel du dignitaire religeux Moqtada Sadr à "une manifestation à durée illimitée" pour dénoncer "la corruption des gouvernants" dans Baghdad pourtant interdite par les autorités.
"Les sit-in ont débuté face aux portes de la zone verte, comme un message aux personnes corrompues qui vivent là-bas", a déclaré un responsable local du mouvement de M. Sadr, Ibrahim al-Jaberi cité par les agences. M. Sadr a appelé ses soutiens à camper devant la zone verte où se concentrent les hautes institutions du pays et de nombreuses ambassades jusqu'à ce que ses revendications soient entendues.
Il demande notamment au Premier ministre Haider al-Abadi de présenter un gouvernement de technocrates capable de mettre en oeuvre les réformes annoncées en 2015 mais restées en grande partie lettre morte. "Le sit-in est à durée indéfinie", a déclaré M. Jaberi, tandis que les partisans de M. Sadr déployaient des draps et des couvertures dans la rue.
Jeudi, M. Sadr avait annoncé dans un communiqué que son mouvement ignorerait l'interdiction, appelant toutefois ses partisans à ne pas faire usage de la violence face aux forces de sécurité. Sadr contrôle une importante force paramilitaire, "Saraya al-Salam", qui avait déployé des hommes armés lors d'une précédente manifestation à Baghdad, soulevant l'inquiétude des autorités. Par précaution, les forces de sécurité irakiennes ont fermé les entrées vers la capitale qui abrité pas moins de huit millions d'habitants.