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Sahara occidental-Maroc-ONU : Le Maroc n'a aucun droit sur les missions de l’ONU

Publié par DK News le 23-03-2016, 15h30 | 51
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Le Maroc n’a aucun droit sur les mandats des missions de l’ONU dans des territoires qui ne sont pas sous son autorité, et lui permettre de s'autoriser ce droit, serait un grave précédent, a affirmé mercredi à Londres, l’organisation internationale de soutien au Sahara Occidental au Royaume Uni, le "Western Sahara Action Forum" (WSAF). "Le Maroc ne peut pas être autorisé à dicter les mandats de la mission de paix des Nations Unies dans les territoires qui ne sont pas les siens, et le lui permettre serait un précédent dangereux pour la primauté du droit international, à l'exercice du droit à l'autodétermination et au principe de l'intégrité territorial", a affirmé WSAF dans un communiqué adressé à la représentation du Front Polisario à Londres.

L'Organisation a également exprimé ses "inquiétudes" face à la réaction marocaine après la visite du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon aux camps des réfugiés sahraouis et aux territoires libérés à Bir Lehlou, estimant que l’occupant n’a aucun droit sur les missions onusiennes.

L’organisation a qualifié la réaction marocaine de "mépris total pour la personnalité de Ban Ki-moon, pour le Conseil de sécurité des Nations unies mais aussi pour le droit international."L’ONU a confirmé mardi la fermeture de son bureau de liaison militaire à Dakhla dans les territoires sahraouis occupés suite aux nouvelles mesures de rétorsion du Maroc visant la composante militaire de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso).

Par la fermeture de cette structure, le dialogue entre la Minurso et l’armée marocaine devient presque impossible, avait souligné le porte-parole adjoint de Ban Ki-moon, Farhan Haq, qui a dit attendre une position ferme et claire du Conseil de sécurité pour répondre aux dépassements du Maroc.

Auparavant, le Maroc avait expulsé 72 membres civils de la Minurso.  M. Haq avait averti que cette décision n’aura pas seulement des répercussions sur la Minurso mais sur toutes les missions de maintien de la paix de l’ONU.

Elle explique que le mandat de la Minurso a été dicté par une situation qu’il fallait régler pour la dernière colonie en Afrique, mais que le Maroc, qui continue à exploiter les richesses des Sahraouis, a "encore fait preuve d’un non respect flagrant des libertés et du droit international", regrette l’organisation.

Le WSAF a également estimé qu’il était temps d’organiser le référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, et de mettre fin aux dépassements, surtout qu’"il n y a aucun pays au monde qui reconnaît l’autorité marocaine sur la Sahara occidental, jamais revendiqué par l’occupant lorsqu’il été une colonie  espagnole".

Elle a soutenu que la population du Sahara occidental "a subi 40 ans d'occupation, de répression et d'exploitation", et qu’il était temps que ça se termine et que le Conseil de sécurité des Nations Unies fixe enfin une date pour une tenue du référendum, objectif principal de la création de la Minurso.

Le WSAF en Grande-Bretagne est très active, notamment sur les réseaux sociaux, et avait participé à la campagne de la surveillance des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, et à la revendication d’élargir le mandat de la Minurso au respect des droits de l’homme.

L'Organisation a toujours affirmé que l’ONU avait des responsabilités morales et juridiques envers le peuple sahraoui. 38 organisations de soutien au Sahara occidental, de tous les continents, activent au sein du WSAF.

Une grève de la faim àParis en solidarité avec les militants sahraouis emprisonnés à Rabat
Une grève de la faim solidaire avec les prisonniers politiques sahraouis, en grève de la faim illimitée depuis le 1er mars à la prison de Rabat-Salé au Maroc, sera entamée jeudi par des militants à la place de la République (Paris) durant trois jours, a annoncé mercredi le Comité des familles des prisonniers politiques de Gdeim Izik.

½Aujourd’hui, 22 mars, cela fait 22 jours qu’ils ne mangent plus. Ils sont treize (13). Ils ont tous perdu 8 kilos ou plus. Certains commencent à présenter des maux alarmants», a expliqué la représentante du comité et militante française des droits de l’homme, Claude Mangin-Asfari, indiquant que ½deux d’entre eux ont dû être transférés à l’hôpital : Sidi Lmjaiyed, qui ne peut plus marcher, et Mohamed Bachir Boutinguiza, qui est tombé dans le coma».

Un autre détenu politique, Bachir Khada, a-t-elle ajouté, ½a passé une heure au dispensaire de la prison avant d’être renvoyé dans sa cellule malgré la détérioration de son état de santé. Aujourd’hui, c’est Cheikh Banga qui a été transporté d’urgence à l’hôpital».

Le comité a rappelé, dans un communiqué, la grève de la faim des prisonniers politiques sahraouis ½est justifiée par le fait qu’ils sont incarcérés depuis 5 ans et demi (novembre 2010), qu’ils ont été condamnés à de très lourdes peines (de 20 ans jusqu’à perpétuité) par un tribunal militaire, le 17 février 2013, alors qu’ils sont tous des civils», soulignant que leur condamnation ½a été faite sur la seule base d’aveux extorqués par la police sous la torture, selon ce qu’ils rapportent, et que les magistrats militaires n’ont jamais voulu enquêter sur ces allégations de torture».

Dans un appel ½urgent» pour les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik en grève de la faim à la prison de Rabat-Salé, signé par 23 organisations et adressé au Conseil national des droits de l’homme (CNDH), à la Délégation interministérielle pour les droits de l’homme et au ministère de la Justice du Maroc, il est demandé d’annuler le jugement du tribunal militaire de Rabat de février 2013 qui les a ½inéquitablement» condamnés, alors que la loi marocaine interdit que des civils soient jugés par un tribunal militaire.

Dans ce contexte, le Comité des familles des prisonniers politiques de Gdeim Izik a affirmé qu’½il n’y a aucun doute que leur sort injuste est dû au fait qu’ils militent tous pour le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui», réclamant une intervention des autorités françaises ½pour qu’elles fassent pression sur leurs homologues marocains, avec l’aide des médias et du grand public en France».

Parmi les signataires de l’appel, on peut citer, entre autres, la ½Plateforme de solidarité avec le peuple du Sahara occidental», ½l’Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique», le CORELSO (Comité pour le Respect des Libertés et des droits humains au Sahara occidental), le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) et ½FRANCE-LIBERTES- Fondation Danielle Mitterrand».

 

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