La 9ème édition de la fête de la distillation d'extrait de fleurs d'oranger et d'eau de rose, une tradition ancestrale, a été lancée mardi à Constantine avec une belle parade formée de cavaliers, de calèches ornées de bouquets de roses géants et de troupes folkloriques.
Annonciatrice de la reviviscence de la nature dans la ville des ponts, la fête a donné lieu à une exposition de tous les équipements traditionnels servant à la distillation, où l’odeur suave et enivrante de plusieurs variétés de pâtisseries aromatisées à l’eau de fleur d’oranger ou à l’eau de rose a enveloppe l'atmosphère et suscité un grand engouement auprès des visiteurs.
Avec la «tamina baïdha», une sorte de friandise à base de grosse semoule, de beurre et de miel, traditionnellement préparée et distribuée aux présents, comme le veut la tradition dans la ville des ponts, avant l'entame de la distillation.
Des femmes présentent un savoir-faire séculaire, assurant que la distillation demeure une opération «délicate» où la technique et les astuces sont primordiaux pour obtenir un authentique «rass el qettar» (essence de l'eau de rose).
Organisée par l'Association El Baha des arts et des cultures populaires, en coordination avec la direction de la culture, à l'occasion du mois du patrimoine, l'exposition, forte de nombreux stands et 25 exposants met en valeur les différents ingrédients et autres équipements de distillation.
Au hall du palais de la culture, la célébration du patrimoine immatériel de Constantine était l'occasion de revisiter l'art culinaire d'une cité bimillénaire, où l'eau de fleurs d'oranger et de rose est très présente dans sa gastronomie locale.
En véritables artistes, des chefs créent des moments de plaisir et d'émotion uniques, renouvelés à chaque dégustation de «Taminet el louz», de M'chelouech, de Makroud ou R'fiss, et autant de petits délices parfumés au «ma ouard» (eau de rose) qui relatent et reflètent la riche histoire des multiples saveurs de l’antique Cirta.
