C’est dans une ville en fête et un théâtre régional entièrement métamorphosé flambant neuf que le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a procédé, lundi dernier en fin d’après-midi, à l’ouverture des Journées littéraires d’El-Eulma, dans leur 16e édition, du 9 au 11 mai, après une absence qui aura duré six années pour diverses raisons.
Accompagné du wali de Sétif, Mohamed Bouderbali, du président de l’APW, des autorités locales, de quelques invités venus même de Tunisie, le ministre de la Culture, après avoir reçu un accueil chaleureux et populaire en fanfare et baroud d’honneur dans un bain de foule, procédera à l’inauguration du théâtre d’El-Eulma, complètement restauré et rénové pour une enveloppe financière de 13 milliards de centimes, nous a-t-on dit et des travaux qui auront duré plus de quatre années.
Une fois achevé ce lieu de la culture de 250 places est devenu un joyau pour l’ensemble de la région.
C’est au milieu de cette atmosphère de fête en l’honneur de la culture que l’hôte de la wilaya de Sétif visitera une riche exposition d’œuvres d’art, de tableaux de peinture, d’anciennes affiches dans le grand hall de cette nouvelle infrastructure. Comme à ses habitudes, homme de dialogue et d’écoute, le ministre a beaucoup communiqué avec les différents exposants, les jeunes artistes, les comédiens qui n’ont pas manqué de montrer leur satisfaction après avoir récupéré cette nouvelle structure qui relancera une fois de plus et le théâtre et les activités culturelles en générale.
C’est au tour de jeunes comédiens du terroir de démontrer tout leur savoir-faire en interprétant une pièce émouvante intitulée « Kanou Houna, Kanou Maàna» (Ils étaient là, ils étaient avec nous) rendant un vibrant hommage, pour cette première qui sera consacrée aux grandes figures du théâtre et aux intellectuels aujourd’hui disparus tels que Bakhti Benaouda, Abdelkader Alloula, Azzedine Medjoubi et tous ceux qui ont été emportés lors de la décennie noire par la barbarie.
Des tableaux émouvants les uns que les autres surtout lorsqu’un comédien interprétant Azzedine Medjoubi cherchant sa fille Nouara faisant allusion à sa pièce qu’il trouvera finalement être en de très bonnes mains. Cette ouvre a été un grand moment d’émotion et de souvenirs, pour se transformer en recueillement et de reconnaissance. Elle a été réalisée par Nacir Chouar et Ouahid Achour et la production de la Coopérative «Afkar oua Founoune». Un grand bravo pour les jeunes.
Cette manifestation a été également l’occasion de rendre un hommage tout particulier au grand poète tunisien Seghir Ouled Ahmed, décédé tout récemment. Le ministre de la Culture l’a honoré à titre posthume en accueillant sur scène son épouse Zhor et sa fille qui recevront des cadeaux et qui n’ont pas trouvé de mots pour exprimer ce noble geste et leur reconnaissance à l’Algérie qui n’oublie pas les grandes figures de la culture, même des pays voisins et arabes. Zhor Ouled Ahmed ne manquera pas de remercier le ministre, les organisateurs de ces journées ainsi que l’ensemble des présents dans la salle qui s’est avérée trop exiguë pour contenir tout un monde de l’art et de la culture.
Le secteur de la culture doit beaucoup au président de la République
Prenant la parole à cette occasion, le ministre s’est déclaré très satisfait de la reprise de ces Journées littéraires d’El-Eulma après une absence de quelques années du paysage culturel, en soulignant que de telles manifestations ne devront jamais disparaitre : «Je remercie et encourage ceux qui ont repris ces Journées porteuses d’espoir et de richesse. Nous ferons tout pour qu’elles continueront de vivre en procédant à leur institutionnalisation, car ces journées ont commencé petites pour grandir au fil des années» tout en insistant œuvrer pour une culture qui luttera contre l’ignorance et l’extrémisme, au moment, justement où la Constitution lui a consacré une grande place, à l’instar du droit à la santé ou à l’éducation insistera-t-il.
Poursuivant, Azzedine Mihoubi, soulignera que " le secteur de la culture doit beaucoup au président de la République Abdelaziz Bouteflika" qui a doté, a-t-il noté, "le secteur de moyens et d’infrastructures permettant à la culture de s’épanouir pour devenir un élément essentiel dans la vie des citoyens.
Le temps de la culture de consommation est révolu et le pays a accédé à l’étape de la production et l’investissement dans la culture qui constituera désormais une valeur ajoutée pour la société’’, tout en exhortant tous les hommes de culture, d’art et de théâtre à plus de créativité et de production culturelle de qualité’’.
Le ministre ne manquera pas de citer les nombreux acquis en évoquant la somptueuse salle Ahmed-Bey de Constantine, du premier théâtre inauguré après l’indépendance à Mostaganem et de l’inauguration prochaine du somptueux Opéra d’Alger.
Parlant de sa dernière visite dans la wilaya de Biskra, le ministre annoncera la reprise prochaine du festival «Mohamed Laïd El-Khalifa’» de cette ville qui sera de niveau international dès le printemps 2017. Au cours de cette cérémonie qui s’est terminée en apothéose sur scène avec l’ensemble des comédiens, l’Ordre du mérite culturel a été décerné au réalisateur cinéaste Ahmed Rachedi, au journaliste Achour Cheurfi et à la poétesse Oum Sihem.
