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Brésil : Roussef dénonce l’« illégitimité » et la « non représentativité » du gouvernement intérimaire

Publié par DK News le 14-05-2016, 16h35 | 32
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Dilma Rousseff a dénoncé vendredi  l'«illégitimité» et la»non représentativité» du gouvernement intérimaire lors de sa première prise de parole depuis sa suspension la veille de la présidence du Brésil, où elle a été remplacée par Michel Temer.

«Un gouvernement illégitime a toujours besoin de mécanismes illégitimes pour se maintenir», a souligné Mme Rousseff, au sujet du cabinet de son ancien vice-président et allié, qu'elle considère désormais comme un «traître» en l'accusant d'avoir tiré les ficelles de sa destitution.
Mme Rousseff a également critiqué, dans une conférence à la presse étrangère, la composition de ce gouvernement de transition qui a déjà été pointé du doigt car sur 24 ministres il ne comprend aucune femme.

«La question du genre est une question de démocratie dans un pays où les femmes sont majoritaires, il y a un problème de représentativité», a souligné l'ancienne guérilléra sous la dictature, réitérant qu'elle «se battra pour revenir» au pouvoir.

«Le Brésil a aujourd'hui un gouvernement provisoire, par intérim, et une présidente élue par 54 millions de voix. Il y a un gouvernement intérimaire et illégitime du point de vue des votes. Je me battrai pour revenir», a insisté Mme Rousseff dont le mandat se termine fin 2018.

L'ouverture de son procès en destitution jeudi, qui a entraîné sa mise à l'écart du pouvoir pour un maximum de 180 jours dans l'attente de son jugement final, est le fruit d'un complot orchestré par le Parlement et les élites traditionnelles, a affirmé une Dilma Rousseff énergique, qui a confié qu'elle resterait active politiquement pour défendre sa position face à la société civile.

«Nous devons nous défendre politiquement. Cette défense se fera pour toute la société civile brésilienne et j'ai l'intention d'aller, chaque fois que je serai invitée, expliquer les raisons qui ont conduit à ce procès, avec lesquelles je suis entièrement en désaccord», a-t-elle souligné.
«La destitution est frauduleuse, un putsch pour exécuter son programme de gouvernement qui n'a pas été approuvé dans les urnes», a poursuivi Mme Rousseff.

Le gouvernement par intérim accuse les pays voisins de propager des mensonges à son encontre
Le nouveau gouvernement brésilien par intérim a rejeté vendredi les critiques de l'Unasur, du Venez uela, de Cuba et de la Bolivie, qu'il accuse de propager des «mensonges» en interrogeant la légalité du processus de destitution qui a écarté Dilma Rousseff de la présidence.

Le gouvernement brésilien «rejette fermement les déclarations des gouvernements vénézuélien, cubain, bolivien, équatorien et nicaraguayen, tout comme celles de l'Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples de notreAmérique), qui se permettent de donner leur avis et de propager des mensonges sur le processus politique interne au Brésil», a déclaré le ministère des Relations extérieures dans un communiqué.«Ce processus se déroule dans le parfait respect des institutions démocratiques et de la Constitution fédérale», ajoute-t-il.

Les gouvernements sud-américains alliés de la présidente de gauche Dilma Rousseff écartée du pouvoir et de son prédécesseur et mentor Luiz Inacio Lula da Silva ont manifesté leur rejet du processus de destitution, qu'ils ont qualifié de «coup d'Etat» et qui pourrait avoir «de lourdes conséquences» selon eux sur la coopération régionale.

L'ouverture du procès en destitution jeudi de Dilma Rousseff a entraîné sa mise à l'écart du pouvoir pour un maximum de 180 jours dans l'attente de son jugement final. Elle est depuis remplacée par son ancien vice-président Michel Temer (centre-droit). La droite l'accuse d'avoir dissimulé l'ampleur des déficits publics en 2014 pour se faire réélire, ainsi qu'en 2015, via des tours de passe-passe budgétaires.

Le ministère des Relations extérieures, dirigé désormais par l'ancien candidat de l'opposition en 2002 et 2010, José Serra, a également répondu au secrétaire général de l'Unsasur, Ernesto Samper, qui avait averti jeudi qu'une possible destitution de Mme Rousseff serait synonyme d'une rupture du système démocratique brésilien.«Les arguments présentés, en plus d'être faux, laissent transparaître des jugements de valeur infondés et préjudiciables contre l'Etat brésilien», peut-on lire dans le communiqué.

 

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