La Commission européenne a adopté mardi une série de mesures supplémentaires dans sept domaines spécifiques, visant à aider les Etats membres de l’Union européenne (UE) à lutter contre toute forme d’extrémisme pouvant mener au terrorisme.
Considérant que la lutte contre toute forme d’extrémisme incombe enpremier lieu aux Etats membres, la commission européenne a identifié une série d’actions allant de la lutte contre la propagande terroriste en ligne et les discours de haine illégaux à la lutte contre la radicalisation en milieu carcéral, en passant par la promotion d’une éducation ouverte à tous, d’une société inclusive, soulignant la nécessité de se mettre à l’écoute des jeunes.
L’exécutif de l’Union a plaidé, dans sa communication adoptée par le collège des commissaires, pour le renforcement de la coopération internationale, assurant les Etats membres de son soutien à la recherche et à la collecte de données pour mieux comprendre le processus de radicalisation.
La Commission a mis l’accent également sur la dimension sécuritaire, prônant des mesures visant à combattre les menaces immédiates et à plus long terme, telles que des interdictions de voyage et la criminalisation des séjours dans un pays tiers à des fins terroristes. "Les récentes attaques terroristes ont montré comment certains jeunes européens sont tombés dans le piège d'une idéologie prônant la mort et la destruction, jusqu'à rompre les liens avec leur famille et leurs amis et à se retourner contre leur société.
Ce phénomène appelle une réponse déterminée de la société dans son ensemble afin de prévenir la radicalisation et de resserrer les liens qui nous unissent tous", a déclaré le premier vice-président de la Commission Frans Timmermans, cité dans un communiqué.b Selon des estimations publiées par la Commission européenne, quelque4 000 ressortissants de l’UE auraient rejoint des organisations terroristes dans des pays en conflit tels que la Syrie et l’Irak. "Les récentes attaques terroristes nous rappellent que le terrorisme est global et local.
La plupart des terroristes présumés impliqués dans les récentes atrocités terroristes commises dans l'UE étaient des citoyens européens, nés et élevés dans nos sociétés", a souligné le commissaire européen à la migration et aux affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos lors d’une conférence de presse à l’issue de l’adoption des nouvelles mesures.
L’UE, a-t-il poursuivi, est en train de durcir son dispositif de sécurité afin de faire face à ce problème, en intensifiant les échanges d’informations entre les bases de données dans les domaines de la sécurité, du contrôle aux frontières et de la migration, et en renforçant Europol et son centre européen de lutte contre le terrorisme.
Il a rappelé, à ce titre, l’accord signé récemment entre la Commission et les principaux médias sociaux pour lutter contre le terrorisme en ligne et les projets anti-radicalisation qui seront menés prochainement et auxquels la commission consacrera une enveloppe de 314 millions d’euros durant la période 2014/2020, mettant l’accent sur le rôle de la société civile dans le combat contre ce phénomène.