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Le maintien du départ à la retraite sans limite d'âge est un "risque" pour la CNR (UGTA)

Publié par dknews le 22-06-2016, 12h36 | 51
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Le maintien du départ à la retraite sans limite d'âge est devenu un "risque" pour l'avenir de la Caisse nationale des retraites (CNR), a estimé Mohamed Lakhdar Badredine, conseiller aux affaires économiques et sociales du secrétaire général de l'Union général des travailleurs algériens (UGTA). "A l'UGTA, nous sommes de ceux qui ont toujours considéré que l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 instituant le départ à la retraite sans limite d'âge a été un acquis pour les travailleurs, mais aujourd'hui elle est devenue un risque pour l'avenir de la CNR, notamment en ce qui concerne son équilibre financier", a précisé M. Badredine dans un entretien à l'APS.

"En ce sens, la loi de 1997 ne peut pas être considérée comme un acquis permanent, c'est plutôt un acquis conjoncturel pour une situation conjoncturelle", a-t-il ajouté, relevant qu'"aujourd'hui, il y a plus de retraités que de travailleurs actifs comparativement aux années précédentes".

Affirmant que la retraite demeure un "droit syndical", M. Badredine a estimé qu'"il est maladroit d'agir de manière ouvriériste", appelant à prôner une "vision d'avenir à même de préserver les équilibres financiers de la CNR ainsi que les droits des retraités."

Dans ce sillage, M. Badredine a regretté la position des autres syndicats qui se disent "opposés" à la suppression de la retraite sans limitation d'âge, faisant observer que dans tous les pays, l'âge de la retraite est décalé, comme en Angleterre (67 ans) ou en France (62 ans), alors qu'en Algérie où la population est jeune, l'âge de départ est de 50 ans. M. Badredine a assuré que c'est après étude et réflexion qu'un "consensus" s'est dégagé pour rétablir le départ à la retraite à l'âge de 60 ans, ce qui permet, a-t-il réitéré, de préserver les pensions des retraités.

Pour rappel, la dernière rencontre tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) du 5 juin 2016, a considéré que dans le souci de préserver et consolider le système national de retraite, les conditions actuelles ne permettent plus le maintien du dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge, institué par l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997.

Selon M. Badredine, le départ à la retraite sans limite d'âge avait pour objectif de libérer des postes de travail, ce qui n'a pas été réalisé car, a-t-il expliqué, les compétences qui étaient parties en retraite, allaient en fait exercer ailleurs.

"Cette situation avait pénalisé les chômeurs qui se sont retrouvés face à une concurrence déloyale de la part des jeunes retraités, lesquels avaient plus d'expérience et de compétence pour exercer ailleurs".

Pour M. Badredine, le souci des travailleurs et des retraités consiste à améliorer leurs conditions de travail et leur pension de retraite, appelant de ce fait à s'engager dans une lutte de préservation et d'amélioration du pouvoir d'achat en Algérie par notamment une grande performance des entreprises économique et de leur productivité.

Assurant que le gouvernement est toujours "engagé" pour maintenir l'équilibre de la situation financière de la CNR, M. Badredine a rappelé que sur décision du président de la République, 3% de la fiscalité pétrolière sont toujours destinés à la CNR, en cas de crise ou de déséquilibre de la Caisse.

 

Statuts particuliers pour les métiers de haute pénébilité

M. Badredine a annoncé que l'UGTA a entamé des discussions avec le gouvernement pour déterminer et identifier les métiers et fonctions de "haute pénébilité" de manière à faire bénéficier les travailleurs qui y exercent d'un statut particulier, citant à ce propos les mines, les chemins de fer, les hauts fourneaux et les

forages pétroliers. Il a précisé que cet aspect sera pris en compte dans la nouvelle loi qui instituera le départ à la retraite à l'âge de 60 ans. Par ailleurs et en réaction aux informations faisant état de la suppression de l'allocation de fin de carrière pour les retraités, M. Badredine a qualifié ce qui se dit à ce sujet de "rumeurs négatives". "Je rassure les travailleurs que l'allocation de fin de carrière est maintenue car c'est un acquis conventionnel et pas un acquis du gouvernement", a-t-il dit, précisant que cette indemnité est négociée entre les syndicats et les entreprises économiques. Il a également précisé que les travailleurs de la Fonction publique ne bénéficient pas de cet acquis, lequel est propre aux entreprises économiques qui rémunèrent la fidélité de leurs compétences.

 

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