
Le suspense a pris fin ce vendredi avec le vote majoritaire, à 51,9% des voix en faveur des tenants du fameux Brexit, soit la sortie de la Grande Bretagne de l’union Européenne.
Les qualificatifs ne manquent pas tant au niveau des hommes politiques, des hommes de culture et journalistes, assommés par ce résultat inattendu. Certains évoquent un tremblement de terre, là où d’autres voient une Grande Bretagne ‘’groggy’’ ou à la gueule de bois. Les prophéties fusent de partout sur ce qu’il adviendra de l’Europe sans la Grande Bretagne et vice versa.
Les politiques montent au créneau pour calmer une opinion publique abasourdie par ce premier cas de retrait d’un pays de l’union européenne et soucieuse d’un effet domino qui pourrait réduire l’union en lambeaux.
Ce qui est certain pour l’heure c’est que le grand et premier perdant est le premier ministre britannique David Cameron, contraint de jeter l’éponge et d’annoncer son départ dans trois mois, malgré les appels, y compris de ses opposants, à poursuivre sa mission.
‘’J’ai joué, perdu, j’en tire les conséquences » » semble dire Cameron qui a bâti une stratégie personnelle sur ce référendum qu’il a provoqué, dans l’espoir de réduire au silence les adversaires de son camp politique opposés au maintien dans le giron de l’Europe. Assommés par l’issue de ce scrutin, les responsables politiques de l’Europe en sont également pour leurs frais et sonnent sitôt les résultats annoncés, le rappel des troupes pour envisager la suite à donner à cette situation.
Commissaire européen à la Stabilité financière, aux Services financiers et à l'Union du marché des capitaux depuis 2014, le Britannique Jonathan Hill a, lui aussi renoncé à son poste en expliquant dans un communiqué que, puisque « nous passons à une nouvelle phase, je ne crois pas qu’il soit bien de continuer en qualité de commissaire britannique comme s’il ne s’était rien passé », déclare-t-il, repris par le site du quotidien français lemonde.fr.
Du côté des autorités de l’Europe, c’est le branlebas de combat pour se sortir de ce ‘’guêpier’’ politique. «Les ministres des affaires étrangères des six pays fondateurs de l’UE (France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), réunis samedi 25 juin à Berlin, veulent se montrer fermes avec le Royaume-Uni, après sa décision historique de quitter l’Europe », rapporte lemonde.fr tandis que le président du Parlement européen, Martin Schulz, faisait savoir qu’il jugeait « scandaleux » l’option choisie par le premier ministre britannique de ne quitter son poste que dans trois mois, indiquant à une chaîne de télévision allemande que ‘’tout un continent est pris en otage’’.
Pour le président de la Commission européennes, il est clair que la Grande Bretagne doit déposer ‘’immédiatement’’ sa demande de sortie de l’union, considérant en effet qu’il ne s’agit pas d’un ‘’divorce à l’amiable’’, et reconnaissant, que, « après tout ce n’était pas non plus une grande relation amoureuse. »
La France a également exprimé son empressement à en finir avec cet ‘’embrouillamini’’, par la voix de son président François Hollande qui s’est exprimé, en compagnie du secrétaire général de l’ONU, son invité à Paris, sur son souhait de voir la Grande Bretagne quitter ‘’rapidement’’, et ‘’en bon ordre’’, le cadre institutionnel européen. Les conséquences du Brexit seront à coup sûr nombreuses et toucheront tous les domaines de la vie politique, sociale, culturelle, économique et sécuritaire. Les observateurs n‘en sont encore qu’aux hypothèses, même s’il est aisé de voir déjà des pistes d’impact, notamment sur la puissance économique et politique de l’empire britannique.
Le fait que les Anglais aient été les seuls à voter majoritairement pour le Brexit, contrairement aux Irlandais, Ecossais et Gallois, laisse déjà poindre l’idée d’une possible velléité sortie de ces pays du giron de l’empire Les informations faisant état du ‘’regret’’ des Anglais’’ et de leur initiative de collecte de signatures pour le retour à l’Europe sont à voir dans cette perspective.