Le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a demandé samedi aux belligérants yéménites de prendre des «décisions décisives» lors des négociations qui ont repris à Koweit, et qui pourraient représenter la «dernière» chance de faire la paix. «Il est temps de prendre des décisions décisives qui seront le gage de vos véritables intentions et de vos responsabilités nationales à l'égard des Yéménites», a-t-il déclaré en s'adressant aux deux délégations, celle du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi et celle des rebelles houthis.
Ces discussions qui ont repris après une suspension de quinze jours ayant suivi plus de deux mois de discussions infructueuses-- doivent se concentrer sur l'application notamment de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU. Le médiateur onusien a précisé que les pourparlers viseront à renforcer le cessez-le-feu décrété par l'ONU le 11 avril mais qui a été régulièrement été violé depuis.
Ils devraient aussi s'occuper de «former des commissions militaires qui superviseront le retrait et la remise d'armes, ainsi que l'ouverture de couloirs humanitaires sécurisés», a-t-il ajouté.
«J'espère que vous allez vous saisir de cette opportunité qui pourrait être la dernière pour gagner la confiance du peuple yéménite», a-t-il encore déclaré. Les pourparlers ont repris après que la délégation gouvernementale yéménite ait reçu des garanties du médiateur de l'ONU, a indiqué le ministre yéménite des Affaires étrangères. Abdel Malek al-Mekhlafi, qui est également chef de la délégation gouvernementale, a précisé sur Twitter que son camp avait obtenu une «réponse suffisante» à ses demandes pour décider le renvoi d'une délégation à Koweït. Il a été entendu que les pourparlers de paix interyéménites «n'excèdent pas deux semaines», a indiqué M. Mekhlafi.
Composée de représentants des rebelles Houthis et du parti du Congrès populaire général (CPG) de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, la délégation prorebelle était arrivée vendredi à Selon l'ONU, la guerre au Yémen a fait plus de 6.400 morts depuis mars 2015, date à laquelle une coalition militaire arabe sous commandement saoudien est intervenue pour soutenir le président Abd Rabbo Mansour Hadi face aux Houthis, qui occupe de larges parties du pays.
Nouvelle attaque de drone, 3 membres présumés d'Al-Qaïda tués
Trois éléments présumés d'Al-Qaïda ont trouvé la mort samedi dans une nouvelle attaque de drone dans le sud du Yémen, ont indiqué des responsables de la sécurité yéménite. Le drone a pris pour cible un véhicule circulant dans la province de Shabwa, à bord duquel se trouvaient les trois hommes, ont précisé les responsables, ajoutant que tous ses occupants ont été tués. Les Etats-Unis sont le seul pays connu à utiliser des drones au Yémen. Ils mènent régulièrement des frappes aériennes contre Al-Qaïda au Yémen, considéré par Washington comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste.
Aps
