Un dirigeant du "Front populaire syrien pour le changement et la libération", Qadri Jamil, a estimé vendredi à Moscou que l'équilibre des forces est désormais "irréversible" en Syrie, déplorant l'attitude de certaines parties, "surprises de voir la crise syrienne emprunter une voie nouvelle, différentede celle qui avait conduit l'Irak et la Libye vers le chaos".
"Ces dix derniers jours, nous avons assisté à une multiplication dedéclarations belliqueuses et de prises de position favorisant la recrudescence de la violence en Syrie, au mépris du droit international et des idéaux appelant à la paix mondiale", a regretté l'opposant syrien lors d'une conférence organisée au siège de l'agence de presse Rossiya Segodnia.
Citant comme exemple, la dernière sortie médiatique américaine selon laquelle les Etats-Unis "n'écartent pas l'éventualité de mener des frappes contre les forces syriennes" Qadri Jamil a indiqué que de telles menaces "transgressent les lois internationales et sont contraires à l'accord russo-américain sur la Syrie".
Selon l'opposant syrien, le monde enregistre actuellement des changements dans les rapports de forces. "La crise syrienne est en train de démontrer que le cours des évènements en Syrie contredit ceux qui avaient longtemps prôné le modèle de règlement libyen ou irakien".
"Le monde est en changement constant. Il se dirige maintenant vers la multipolarité et aucun pays ne doit faire cavalier seul. Même aux Etats-Unis, existent une classe de gens sages qui appellent à se départir des anciennes politiques extérieures, suivies par leurs dirigeants et peu profitables au pays.", a affirmé Qadri Jamil.
Pour un règlement "définitif et durable" de la question syrienne, le dirigeant du Front populaire syrien pour le changement et la libération, a réitéré la nécessité d'entamer en urgence les négociations inter-syriens à Genève.
"Il y a un consensus sur l'importance d'un règlement politique. Il faut que nous saisissons cette opportunité car la solution politique constitue une arme destructrice contre le terrorisme", a conclu M. Qadri Jamil, lançant un appel à toutes les forces d'opposition, à l'intérieur ou à l'extérieur de Syrie, pour entamer des pourparlers directs et sans conditions.
Près de 300.000 personnes ont été tuées depuis le déclenchement de la crise syrienne en mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces derniers jours, la situation a empiré aussi bien sur le plan humanitaire que sur le plan diplomatique.
