Les participants à une journée d’étude sur les crimes d’enlèvement d’enfants en Algérie et sur les moyens de prévention et de lutte contre ce phénomène ont estimé, lundi à Bechar, que la responsabilité de la sécurité des enfants incombe à tous et que le manque de professionnalisme dans la couverture de ces crimes par les media est hautement nuisible, tant pour la société que pour la justice.
"Il est temps que la société distingue entre disparition et enlèvement d’enfants et que les média cessent le traitement exagéré de ces cas, et surtout la diffusion du sentiment collectif de confusion et de peur, très dangereux pour la cohésion de la société", ont souligné les participants à cette rencontre initiée par la faculté de droit et des sciences politiques de l’université Tahri Mohamed.
Ce qui peut aussi "mettre en péril les enquêtes judiciaires lors de l’apparition de cas de disparition ou d’enlèvement d’enfants et surtout de faire croire aux citoyens que les criminels auteurs de ce genre de crimes sont partout", ont-ils ajouté.
"Le mouvement associatif, la famille et les citoyens ont un rôle très important à jouer en matière de prévention et de lutte contre ce type de criminalité à travers la contribution à la stabilité psychologique, matériel et sociale des enfants, la coopération avec les services de sécurité spécialisés dans la lutte contre ce genre de crimes, en plus de contribuer à la lutte contre toutes les formes d’exploitation de l’enfance et l’ignorance", a indiqué le procureur de la République près le tribunal de Bechar dans une contribution lors de cette rencontre.
"L’intensification des patrouilles des services de sécurité à travers les grands centres urbains du pays et des activités culturelles, ainsi que la vulgarisation auprès des citoyens du plan national de prévention et d’alerte d’enlèvement d’enfants et la professionnalisation de la couverture médiatique de ces crimes, constituent des moyens de lutte efficace contre ces affaires", a expliqué Belkhalfa Ismail qui a pris part récemment à l’enquête de l’enlèvement et l’assassinat de l’enfant Deriah Ahmed Yacine à Mazzar (175 km au sud de Bechar) et dont les auteurs viennent d’être arrêtés et écroués.
Une meilleure communication des structures sécuritaires et de la justice pour permettre une meilleure couverture de ces crimes a été aussi préconisée par des journalistes présents à cette rencontre, et ce pour mettre un terme à la rumeur à travers des informations objectives qui ne peuvent mettre en péril le secret de l’instruction judiciaire et la connaissance de la vérité pour faciliter la découverte et l’arrestation des criminels auteurs des enlèvements d’enfants.
