Le psychologue du travail n'arrive pas à trouver sa place dans l'entreprise algérienne, a soutenu mardi l'universitaire Sadjia Makhlouf Bentounes au colloque national sur le psychologue du travail dans le domaine de gestion des ressources humaines, ouvert à l'université de Tamda.
"Ce maillon intermédiaire entre la direction d'une entreprise et son personnel est entouré d'un flou qui l'empêche de s'imposer et d'accomplir sa mission", a déclaré le Dr Makhlouf Bentounes de l'université d'Alger .
Elle a relevé le manque d'intérêt accordé par les opérateurs économiqueset les chefs d'entreprises à la psychologie du travail qui joue pourtant un rôle décisif dans l'évolution de toute entité économique et son épanouissement.
Outre sa marginalisation par l'employeur, la formation théorique du psychologue du travail ne lui permet pas de s'impliquer pleinement sur le terrain, ses connaissances étant limitées et non adaptées à la réalité, a-t-elle soutenu.
"Pour mieux comprendre la réalité du terrain, les organisateurs de la rencontre ont adressé des invitations à des chefs d'entreprises pour leur permettre d'exprimer leurs besoins et leurs attentes et recevoir des orientations sur l'importance du psychologue du travail dans l'épanouissement de leur activité, mais en vain", a-t-elle observé.
Allant dans le même ordre d'idées, le président du colloque Tahar Bentounes a affirmé que le psychologue du travail demeure non reconnu et son rôle est complètement négligé par les acteurs de la vie économique alors qu'il est considéré comme la clé de toute réussite dans les pays occidentaux.
fonctionnaire accomplit, d'ailleurs, un travail administratif et contribue à l'épanouissement du travailleur dans son milieu professionnel et l'amélioration de son rendement, a-t-il indiqué.
Ce rendez-vous scientifique se veut, en effet, une occasion de définir les missions du psychologue du travail dans une entreprise et démontrer son rôle dans la motivation des travailleurs et leur efficacité dans leur domaine d'activité, a-t-il encore affirmé.
Les travaux permettront également d'établir les liens entre la gestion des ressources humaines (GRH) et la psychologie de travail tout en relevant les incohérences entre la formation théorique du psychologue et la réalité du monde du travail.
Le doyen de la faculté des sciences humaines et sociales, Idir Abderrezak a précisé de son côté, que ce colloque constitue une opportunité pour ½mettre en relief le rôle essentiel du psychologue du travail dans la promotion de l'Homme et le renforcement des politiques de développement économique et social.
Selon lui, la gestion des ressources humaines ne se résume pas à l'aspect technique qui consiste à gérer des dossiers ou des chiffres mais surtout à celui de gérer des hommes et des femmes avec des attentes et des motivations qu'il faut savoir exploiter pour avancer et assurer la rentabilité de tout projet.
Les travaux du colloque qui réunit des chercheurs et universitaires des wilayas d'Alger, Bouira, Sétif, Oran, Oum El Bouaghi, Tiaret, Boumerdes, M'sila, Constantine et Tizi Ouzou se poursuivront demain, mercredi.
