Coopération

Algérie-Madagascar : Lamamra plaide pour un enseignement confortant l'indépendance et le développement des pays africains

Publié par DKNews le 26-11-2016, 18h48 | 36
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Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a plaidé jeudi à Antananarivo pour une éducation et un enseignement permettant de conforter l'indépendance des pays africains et le développement de leurs économies.

Intervenant à la 16ème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, M. Lamamra, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a tenu d'abord à transmettre aux participants les salutations du président Bouteflika, invité spécial de ce sommet, qui se tient dans la capitale malgache (26-27 novembre).

Le ministre a ensuite souligné la nécessité d'£uvrer à une éducation et à un enseignement «qui feront des hommes (africains) de demain, nos indépendances reconquises et nos économies en essor», des citoyens conscients des défis et des enjeux que l’Afrique dans son ensemble est appelée à confronter, le développement en étant le défi majeur.

«Car l’Afrique d’aujourd’hui, a-t-il fait valoir, est celle d’une jeunesse inventive, entreprenante et industrieuse, celle d’une croissance parfois à deux chiffres, qui a fait d’elle une nouvelle frontière pour l’investissement étranger».

Il a ajouté que l'Afrique, qui met en place chaque jour de nouveaux partenariats et se crée de nouvelles opportunités, s’est plus que jamais éveillée à la nécessité de se concevoir un «avenir économique commun».

C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, l'Algérie, qui entretient, de longue date, des relations étroites de coopération économique et commerciale avec une grande majorité de ses partenaires africains, a décidé, à la demande de nombre d’entre eux, d’organiser un Forum africain d’investissements et d’affaires à Alger du 3 au 5 décembre prochain.

«C’est sur l’Afrique que, depuis longtemps, l’Algérie a décidé de parier. Et c’est avec elle, qu’Africain par l’histoire, la géographie et la culture ainsi que par la communauté d’espérance, mon pays entend contribuer à gagner ce pari pour lui-même et pour tous les peuples représentés ici, ainsi que pour la pleine consécration des valeurs de fraternité universelle», a affirmé M.Lamamra.

Le ministre a observé, par ailleurs, qu'aujourd’hui encore où se répand partout dans le monde dit développé «l’inquiétante tentation du repli sur soi identitaire», aucune langue «ne doit se contraindre à l’enfermement, au refus de l’autre et au déni de sa contribution à la civilisation universelle».

Il a estimé que le défi des langues «menacées de repli mondial» n’est pas d’organiser une «dérisoire résistance» face à la suprématie d’une langue donnée , mais plutôt de défendre «la promotion et le développement de toutes les langues qui font la richesse inaltérable et inaliénable de l’humanité».

Apprentissage des langues et ouverture d'esprit

M. Lamamra a relevé, dans ce contexte, que l'Algérie £uvre au développement de ses langues officielles que sont l’arabe et le tamazight, tout en octroyant aux langues étrangères, y compris le français, «toute leur place» dans l'enseignement.

Il a expliqué, à cet égard, que l'objectif «n'est pas d’entretenir la nostalgie d’une gloire passée mais de doter nos langues des moyens modernes de la recherche et du savoir ainsi que de la maîtrise des outils les plus à même de créer la richesse matérielle et intellectuelle».

C’est cette «approche à la croisée des cultures et des langues», a-t-il expliqué, qui a permis à l’école algérienne de compter la première femme africaine membre de l’Académie française, Assia Djebbar, ou encore le sociologue et humaniste,

Malek Chebel, disparu récemment, et dont la maîtrise parfaite de l’arabe et du français lui a permis, entre autres, de produire une traduction du Saint Coran «loin des fantasmes exclusivistes et excommunicateurs de ceux qui, extrémistes de divers horizons, prétendent en étouffer la lumière du message originel qui est d’abord un message de paix et de tolérance».

«Si la langue française s’est frayée un chemin vers l’école algérienne pour y prendre une juste place, c’est que nous voulons que l’écolier d’aujourd’hui soit préparé à l’apprentissage des langues prépondérantes dans les échanges internationaux», a souligné M. Lamamra.

Cet apprentissage doit disposer l'écolier à «l’ouverture d’esprit en même temps qu’à l’ouverture sur les autres», a-t-il indiqué.

Citant Kateb Yacine, il a rappelé que l'auteur de «Nedjma», £uvre fondatrice de la littérature maghrébine de combat, avait répondu, à une question sur sa parfaite maîtrise de la langue française: «J’ai voulu dominer la langue de mes dominateurs».

Il a ajouté que si la langue française a été pour Kateb Yacine «un moyen de donner la parole aux sans voix, en trempant sa plume dans la plaie béante de la réalité coloniale», cette langue est, aujourd’hui, un «héritage assumé» en Algérie.

Héritage assumé «comme une ouverture sur le monde et comme un témoignage devant l’histoire que le peuple algérien est disposé à emprunter toutes les passerelles d’un dialogue responsable et apaisé pour s’ouvrir aux autres cultures et civilisations, fût-il - et il l’est - des plus fiers de son propre héritage culturel et civilisationnel», a affirmé M. Lamamra.

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