Comme attendu par les observateurs, Manuel Valls, le premier ministre français a fini par annoncer sa candidature à la primaire de la gauche en prévision des présidentielles de 2017.
Il a choisi ‘’sa ville de cœur’’, la commune d’Evry (Essone), dans la banlieue sud de Paris pour déclamer son envie d’aller à la bataille des primaires, convaincu d’être animé, dit-il par « cette force en moi, cette volonté de servir mon pays, c’est au-delà des mots, c’est une conviction totale, je veux tout donner pour la France qui m’a tant donné ».
Le président François Hollande qui a accepté sa démission a confié la conduite du gouvernement à son discret ami fidèle, Bernard Cazeneuve, lequel a cédé le portefeuille de l’intérieur à un autre fidèle de la ‘’Hollandie’’, Bruno Leroux, président du groupe du parti socialiste à l’assemblée nationale.
Au delà de ces péripéties institutionnelles, les analystes scrutent de près la candidature de Manuel Valls pour voir si réellement ses chances de constituer ce candidat de la gauche tant espéré sont établies. Droit dans se bottes, comme il en la réputation, Valls est certain que ‘’rien n’est écrit’’ comme il n’a cessé de le marteler. Ni que l’extrême droite sera au second tour, n que Fillon est déjà favori de la présidentielle de 2017.
A la lecture des premiers commentaires de la presse française, la tâche ne semble pas aisée pour celui qui porte une lourde responsabilité dans l’accentuation des clivages idéologiques entre différents courants de la gauche et notamment du parti socialiste.
Un commentateur de presse du quotidien Le Figaro se dit étonné de voir que « Manuel Valls va donc tenter de réconcilier deux gauches dont il a lui-même prononcé l'acte de divorce», rejoignant un sentiment fort présent chez beaucoup d’observateurs de la scène politique française.
Beaucoup se demandent comment le candidat parviendra à se démarquer du bilan de l’exécutif, en sachant que François Hollande lui-même n’a pas jugé utile de relever le défi des urnes et que de toute façon, il traînera le boulet , comme le souligne le journaliste du Midi Libre de cette «improbable équation qu'il devra résoudre au moment d'avancer avec le bilan de François Hollande dans les meetings.
Dans le lot des commentaires de presse, certains lui trouvent tout de même quelques points forts qui pourraient jouer en faveur de sa candidature. Sa posture d’homme politique bien dans ‘’son costume’’ convient aux yeux de l’analyste du quotidien Les Echos qui penser que cela lui donnera un allant et de la contenance le cas échéant ; ‘’ Il est déjà dans le costume.
Droit comme un i, ferme dans son propos, comme s'il avait vécu pour cela toute sa vie’’, écrit-il. Pour un autre journaliste de la Dépêche du Midi, Valls a le mérite de poser les termes d’un débat sur la social-démocratie française.
Il est néanmoins clair que le premier défi de Valls est de convaincre son camp, de réussir ce rassemblement si nécessaire à la gauche et que les analystes jugent hypothéqué par l’expérience de l’exercice de l’exécutif, sous sa conduite.
Le mot d’ordre rassembleur ‘’Faire gagner tout ce qui nous rassemble’’, et les premiers pas effectués vers les députés du parti socialiste auxquels il a clairement indiqué avoir besoin d’eux, pour relever le challenge sont autant de signe de cette volonté de réunir toutes les forces de la gauche française. Mais le front qui lui face au sein même de sa famille politique est si large, résolu, qu’il paraît difficile de parier sur un succès facile du challenge assumé.
CEM
