Société

Maroc : Poursuite des manifestations, fort soutien au Rif à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays

Publié par DKnews le 31-05-2017, 15h09 | 110
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L'élan de solidarité avec le mouvement du Rif au   Maroc ne cesse de s'élargir à l'intérieur du pays qu'à l'étranger soutenant   le juste combat des populations de cette région du nord marocain oubliée   par le pouvoir central en matière de développement et de prise en charge   des droits fondamentaux.  

Le mouvement de contestation pacifique s'était notamment amplifié après la   mort dramatique, en octobre 2016, du jeune poissonnier de la ville   d'al-Hoceïma, Mohcine Fikri, écrasé par le presse hydraulique d'un   camion-ordure en tentant de sauver sa marchandise saisie par la police.

 Depuis ce drame, le Hirak du Rif marocain prend de l'ampleur et suscite   soutien et sympathie avec les populations auxquelles se sont joints les   représentants locaux des principales formations politiques qui se sont pris   rigoureusement aux autorités et demandé "la libération inconditionnelles de   toutes les personnes arrêtée et la satisfaction des revendications   légitimes exprimées par les populations".  

Une campagne de répression et d'arrestations, sans précédent, avait été   menée par les services marocains de sécurité contre les manifestants  embarquant une quarantaine de personnes dont le citoyen leader d'opinin,   Nasser Zefzafi, présenté comme un "malfaiteur" sur fond d'embargo   médiatique imposé à la région du Rif où "la répression et les actions   punitives" se poursuivent à huis clos. 

Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme et des acteurs de   la société civile se sont mobilisés en faveur du mouvement "al hirak" et   ont appelé à la libération des détenus, dont deux cousins du défunt Mohcine   Fikri.  

En outre, de nombreux intellectuels et militants se sont exprimés en   faveur de la "satisfaction des revendications légitimes des habitants du   Rif". Ils invoquent, dans un communiqué, la "nécessité de trouver des   solutions radicales aux questions soulevées par les manifestants".

Les signataires dont le président de l’Organisation marocaine des droits   de l’Homme, Boubkeur Largo, estiment que la plate-forme revendicative est   "légitime et réalisable s'il y a une réelle volonté de dialogue sérieux et   responsable".  

Dans ce sens, ils listent sept conditions sine qua non à la réussite de ce   dialogue notamment celle de "reconnaître la légitimité des revendications   sociales, économiques et culturelles de l'une de nos régions", "rompre avec   toutes les accusations de trahison adressées au mouvement revendicatif". 

Par ailleurs, plus de 600 avocats ont affirmé leur engagement à soutenir   les détenus du mouvement Hirak Rif. "La liste préliminaire compte plus de   600 avocats à l'échelle nationale, dont 200 jeunes avocats", a déclaré   l'avocat Rachid Belali, coordinateur local pour la défense des détenus   d'al-Hoceïma.   

En Europe, l'actualité du Rif, a été marquée par l'expression d'importants   soutiens au mouvement citoyen d'Al-Hoceïma par une douzaine de comités de   Marocains d'Europe et de coordinations européennes.


En Espagne, le Comité de soutien aux populations du Rif en Catalogne ont   adressé une lettre à Carles Pulgdemont, le chef du gouvernement catalan   dans laquelle ils portent à sa connaissance et l'opinion public espagnole   "leurs inquiétudes quant à la situation +inquiétante+ des droits de l'homme   dans le Rif".  

La mobilisation de la rue en faveur des militants et des sympathisans du   Hirak se poursuit. Mercredi, des rassemblements importants sont prévus à   Madrid, Lille (France) et Bruxelles.  Le mois dernier, une réunion tenue à Bruxelles, à la demande, du comité de   suivi de l'affaire Mohcine Fikri, a rassemblé des collectifs venus de   France, Espagne, Belgique, Allemagne, Pays-Bas et Norvège pour exprimer   leur "soutien total et inconditionnel au mouvement citoyen rifain.  Ils demandent également "la fin de l'intimidation des militants et la fin   des poursuites" ainsi que l'octroi de "l'autorisation de rassemblement et   de manifester".   
 
Rassemblements et sit-in de soutien au Hirak dans plusieurs villes   marocaines
 
Depuis vendredi, la ville d'al-Hoceïma est en ébullition. Des heurts   nocturnes ont opposé manifestants et policiers. Plusieurs milliers de   personnes ont manifesté mardi soir dans les rues d'Al- Hoceïma pour   demander la libération de Nasser Zefzafi, leader de la contestation   populaire dans la région du Rif, du mouvement "al-Hirak", arrêté lundi par   la police.    

Près de 3 000 manifestants réclamant la libération du leader du mouvement   de contestation d'Al-Hoceima ont défilé dans les rues de la ville du Rif.   Des milliers de militants du Hirak ont investi les rues de la ville, après   l'arrestation de Nasser Zefzafi, et s'étaient rassemblés dans le quartier   de Sidi Abed selon les médias.  

Les manifestants ont notamment réclamé la libération du leader du Hirak et   celle d'autres militants faisant l'objet d'une enquête pour " atteinte à la   sûreté de l'Etat". De nombreux manifestants défilaient avec des portraits   de Nasser Zefzafi arborant l'inscription: " Nous sommes tous Zefzafi". 

Les manifestants ont également réclamé "liberté, dignité et juctice   sociale" ou "Halte à la militarisation. D'autres manifestations ont été   organisées dans la région, plus précisément à Nador et dans les villes   d'Atroukoute et Imzouren où une marche s'est déroulée.  

Outre al-Hoceïma et les villes de la région, plusieurs rassemblements de   "solidarité" ont eu lieu à Marrakech, Fès et Oujda. Des sit-in de soutien   se sont ont été également tenus dans plus de cinquante villes et localités   à travers le Maroc.  

A Casablanca et Rabat, les manifestants n'ont pas pu observer de sit-in.   La foule a été dispersée devant le Parlement à Rabat, où se trouvait   quelque 200 personnes, selon les médias locaux.  Les manifestants ont à peine eu le temps de prononcer quelques slogans   avant une charge des forces de l'ordre. Ils ont par la suite tenté de se   regrouper près de la gare Rabat ville, mais ont de nouveau été dispersés.  

A l'appel du mouvement Anfass, un rassemblement était prévu également à   Casablanca devant une brigade de police où se trouvaient des détenus du   mouvement Hirak. De nombreux policiers en civil dispersant rapidement les   manifestants avant qu'ils ne puissent se regrouper. 

Par ailleurs, plusieurs médias ont souligné que Nasser Zefzafi, le leader   de la contestation rifaine, "a réussi là où les partis dans leur ensemble,   de gauche, de droite et de centre, ont échoué. Il a, en effet, rassembler   autant de marocains autour de lui pour revendiquer à haute voix des droits   fondamentaux. 

"A lui seul, il a mis à nu le manque de volonté de l’Etat et de ses partis   satellites de dialoguer avec la population. Mais, surtout il a levé le   voile sur l’incapacité de l’Etat de fournir les moindres services aux   citoyens, tels un hôpital et une université. En échange, le Makhzen avance   l’approche musclée.

Le peu de moyens qu’il a, est consacré à payer les   dettes extérieures et à acheter du soutien dans la question du Sahara   Occidental occupé", a-t-on soutenu.

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