La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) privera le budget de l'Union d'au moins 10 milliards d'euros par an, ont affirmé hier à Bruxelles les commissaires européens Günther Oettinger et Corina Cretu chargés, respectivement, du budget et de la politique régionale de l'UE.
«Le départ du Royaume-Uni signifie que l’UE perdra un partenaire important et l’un des principaux contributeurs au financement de ses politiques et programmes», ont-ils souligné dans une «note de réflexion» sur les ressources financières de l’UE après le Brexit.
Mais, la somme totale à combler pour le budget de l'UE pourrait être «deux fois plus élevée», ont affirmé ces deux commissaires en raison des nouveaux défis apparus depuis l'adoption du budget actuel, citant notamment la crise des réfugiés, les problèmes sécuritaires, les cybermenaces et le terrorisme, ainsi que la défense.
«La pression que ces demandes concurrentes exercent sur les ressources limitées de l’UE montre combien il est urgent de réfléchir au type de budget dont l’Europe du futur devra être dotée», ont-ils estimé lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation du document de réflexion sur l'avenir des finances de l'UE. Selon le commissaire Oettinger, si l'Europe est appelée à s'attaquer à de nouveaux défis, elle doit trouver quelque part les ressources nécessaires. Pour cela, l'UE devrait «soit dépenser moins soit trouver des recettes nouvelles», a-t-il préconisé.
«(...) quoi que nous fassions, il convient que chaque euro investi qui provient du budget de l'UE apporte une valeur ajoutée et produise des effets positifs sur la vie quotidienne des citoyens», a-t-il souligné. La commissaire chargée de la politique régionale,Corina Cretu, a estimé que le temps est venu pour que «le budget de l'UE fasse peau neuve».
«Faisons en sorte qu'il soit plus simple, plus flexible et réfléchissons, avec ambition et imagination, à la manière dont nous pouvons en faire un instrument puissant, propre à nous aider à croître plus rapidement, dans une union toujours plus étroite, en ne laissant personne de côté dans cette économie mondialisée», a-t-elle plaidé.
Les commissaires Oettinger et Cretu ont soutenu, en outre, que le travail de Mario Monti à la tête du groupe de haut niveau sur les ressources proches du budget «montre qu’il est possible d’imaginer des moyens innovants d’alimenter le budget de l’UE».
Dans un document de réflexion publié ce mercredi par la Commission européenne, l'exécutif européen envisage cinq scénarios possibles: l'UE qui s'inscrit dans la continuité, en faire moins à 27, aller de l'avant selon différents niveaux d'intensité, en faire moins mais de manière plus efficace ou en faire beaucoup plus ensemble.
Les options envisagées par la Commission européenne vont de la réduction des dépenses consacrées aux politiques existantes à l'accroissement des recettes.
L'exécutif européen a exposé également ses pistes pour améliorer les finances européennes, présentant une série de propositions qui pourraient constituer les «ressources propres» de l'UE pour alimenter son budget dont 80% provient des contributions des Etats membres.
Le budget de l'UE pour 2017 fixe le montant total des engagements à 157,86 milliards d'euros et celui des paiements à 134,49 milliards d'euros.
