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Ouyahia fait un constat précis sur la situation financière en Algérie et appelle à l'intensification des efforts pour surmonter cette conjoncture difficile

Publié par DKnews le 22-09-2017, 17h56 | 21
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Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a présenté jeudi des données précises sur la situation financière du pays, à travers lesquelles il a répondu aux préoccupations des députés soulevées lors des séances de débat autour du Plan d'action du Gouvernement, appelant à l'intensification des efforts pour surmonter la conjoncture difficile.

Lors d'une séance présidée par M. Said Bouhadja, président de l'Assemblée populaire nationale (APN), en présence de membres du gouvernement, M. Ouyahia a évoqué plusieurs questions politiques, économiques, et sociales soulevées par les députés durant les séance du débat.

Le Premier ministre a accordé un intérêt particulier au financement non conventionnel en exposant les données financiers et économiques de cette mesure, soulignant que le «gouvernement n'a rien inventé», réfutant toutes les rumeurs relayées au sujet des conséquences du recours au financement non conventionnel à l'instar de l'augmentation de l'inflation à des niveaux élevés, le recul du pouvoir d'achat du citoyen et la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale.

M. Ouyahia n'a pas défini la valeur effective de la masse monétaire qui sera injectée dans l'économie nationale à travers le financement non conventionnel, soulignant dans ce sens : «ce financement est une affaire de gestion économique pour une période de cinq ans maximum qui dépend de données purement économiques, loin des calculs politiciens».

Il a fait savoir à ce propos que le recours du gouvernement au financement non conventionnel évitera au pays une crise financière aigue, précisant que «le temps prouvera si le gouvernement avait raison ou tort d'adopter cette mesure, d'autant que les experts et les membres du gouvernement procèderont à l'étude de l'efficacité de cette mesure au cours des six prochains mois».

M. Ouyahia a indiqué que le gouvernement se dirigera, d'année en année, et jusqu'en 2022 vers la réduction de la valeur de ce financement par la Banque centrale, pour assurer la gestion et réaliser l'équilibre budgétaire.

Il a insisté par ailleurs que le gouvernement se base sur les données officielles de la Banque centrale concernant la valeur du dinars par rapport aux prix du dollar et de l'euro au niveau du marché international, expliquant que la rumeur faisant état d'une éventuelle inflation et dépréciation du dinar ont favorisé l'augmentation de la valeur de la devise sur la marché informel.

S'agissant des appréhensions concernant le recours du gouvernement à l'impression des billets de banques, ce qui induira une inflation de la masse monétaire, M. Ouyahia a rassuré que «la masse monétaire dont dispose le pays n'équivaut pas la valeur des réserves de change, qui est estimée à 14.500 milliards de dinars».

Les réserves de change de l`Algérie se sont établies à 103 milliards de dollars à fin août 2017, a rappelé le Premier ministre qui prévoit un recul des réserves de change à 102 milliards de dollars en septembre en cours.  M. Ouyahia a rassuré l'opinion publique que les fonds de la fiscalité recouvrée au 14 septembre en cours, permettront de verser les salaires des fonctionnaires pour les prochains mois, précisant que l'augmentation de la masse monétaire à la Banque centrale, au mois de septembre en cours, a permis un changement des prévisions.

Détaillant les données financières, M. Ouyahia a révélé que jusqu'au 31 août dernier, la masse monétaire à la Banque centrale était de l'ordre de 50 milliards de DA, tandis qu'elle a atteint le 14 septembre en cours, 360 milliards de DA, et ce, grâce aux fonds de la fiscalité recouvrée.

Concernant la valeur de la fiscalité non recouvrée et les amendes, le Premier ministre a indiqué que la vraie valeur de la fiscalité non recouvrée était de 2.500 milliards de dinars, contrairement au chiffre avancé de 12.000 milliards de dinars qui représente la valeur de la fiscalité qui devait être payée par les entreprises dissoutes, estimée à 1900 milliards de dinars et 7000 milliards de dinars d'amendes prononcées par les tribunaux tout au long des années précédentes.

Le Premier ministre a assuré que le recouvrement du montant de cette fiscalité était en cours à travers les démarches menées par les services du ministère des Finances.

Quant au total des crédits octroyés par les banques, le ministre a dit qu'il s'élève à 8.467 milliards de dinars dont 4000 milliards aux entreprises publiques et 700 milliards aux petites entreprises, le reste chez le privé.

Tandis que les crédits bancaires non recouvrés représentent 11% du montant total des crédits allouées par l'Etat soit 800 milliards de dinars dont 100 milliards de crédits Ansej.

Concernant l'effacement des dettes de certaines micro-entreprises, le Premier ministre a déclaré que « le gouvernement est déterminé à aider les jeunes», soulignant que 27 milliards DA de dettes ont été effacées récemment par les banques au profit d'entreprises de l'ANSEJ tandis que d'autres entreprises ont bénéficié d'un rééchelonnement de leurs dettes.

Au sujet des mesures prévues dans le cadre du projet de loi de finances 2018, le Premier ministre a dit que le budget de fonctionnement prévu ne sera pas augmenté contrairement au budget d'équipement qui sera revu à la hausse, en raison de la hausse du coût des projets de développement des communes et des crédits du Fonds spécial du Sud et des Hauts-plateaux, outre l'assainissement des dettes envers les entrepreneurs.

Le gouvernement prévoit l'introduction de chèques islamiques dans le trésor de l'Etat, au titre du projet de loi de finance 2018, ainsi que l'introduction avant la fin de l'année 2017 de la finance islamique dans le domaine bancaire pour deux banques publiques contre quatre autres banques publiques en 2018.

S'agissant des fonds de l'économie parallèle, le premier ministre a indiqué que les chiffres présentés par le gouverneur de la Banque centrale montrent que l'Algérie disposait jusqu'à juillet 2017 de 14.500 milliards de dinars dont 2700 mds de dinars en circulation sur le marché parallèle.

Le gouvernement préservera les acquis sociaux, notamment la politique de subvention actuelle particulièrement pour ce qui est des produits de large consommation subventionnés, qui sera maintenue l'année prochaine, a rassuré M. Ouyahia.

Après l’adoption du projet de loi sur la monnaie et le crédit le financement des logements AADL de type location-vente devrait être assuré par le Fonds national d'Investissement (FNI) à travers l’injection de 250 milliards DA sous forme de crédits remboursables sur une durée de 30 ans.

Concernant la lutte contre la corruption, le chef de l'exécutif a rappelé que l'Algérie était parmi les premiers pays à signer la convention internationale de lutte contre la corruption et qu'«elle l'applique quotidiennement au niveau de la Justice, ajoutant que la lutte contre ce fléau «nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées».

Pour ce qui est de la réactivation du contrôle des mécanismes d’application du plan d’action du gouvernement, le Premier ministre a indiqué qu’une instance indépendante chargée du contrôle de la mise en £uvre du plan d'action du gouvernement et du processus de financement non conventionnel prévu dans ce programme, sera instituée par voie de décret présidentiel.

Placée sous la tutelle du Président Abdelaziz Bouteflika, l'instance présentera des rapports trimestrielles (trois mois) au Président de la République pour le suivi et l'évaluation de tout ce qui est réalisé.

Le Plan d'action du gouvernement a été adopté jeudi à la majorité par l'APN. Les députés ont voté le plan d'action après l'intervention de M. Ouyahia pour répondre à leurs interrogations.

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