Le gouvernement bulgare a annoncé jeudi avoir décidé de restrictions aux déplacements des demandeurs d'asile qui ne pourront plus quitter le département de leur centre d'accueil, ni s'approcher des frontières pour tenter de poursuivre leur route vers l'ouest de l'Europe.
«L'objectif est d'établir un contrôle administratif strict pour la période de l'examen de leur demande d'asile», lequel prend environ trois mois, précise le gouvernement dans un communiqué. En pratique, les demandeurs d'asile des trois centres d'accueil de Sofia n'auront notamment plus le droit de quitter la capitale.
La Bulgarie est essentiellement considérée comme un pays de transit pour les migrants arrivant via la Turquie et cherchant à gagner l'ouest de l'Europe. Elle a vu le nombre d'arrivées chuter fortement depuis la fermeture de la route des Balkans l'an passé et en raison de l'érection d'une clôture barbelée à la frontière bulgaro-turque.
A peine 1.268 demandeurs d'asile se trouvent actuellement dans ses centres d'accueil, qui ne sont remplis qu'à un quart de leur capacité. Sur les sept premiers mois de l'année, 1.930 migrants ont été interpellés alors qu'ils cherchaient à quitter le pays, principalement à la frontière serbe.
Mercredi, le Premier ministre conservateur Boïko Borissov, qui gouverne en coalition avec des nationalistes, avait appelé à «fermer toutes les frontières de l'UE» et à «n'autoriser les entrées que par les poste-frontières légaux».
«Nous défendrons celui qui fuit la guerre, la mort, mais les migrants économiques sont un autre sujet», avait-il déclaré lors d'une conférence de presse à Sophia aux côté de son homologue polonaise Beata Szydlo.
Les nouvelles mesures adoptées par Sofia rapprochent la Bulgarie de la politique controversée menée par la Hongrie, où les chercheurs d'asiles sont cantonnés dans des centres érigés directement à la frontière serbe.
