COUP D'ETAT Les négociations pour la reddition des auteurs du coup d’Etat se poursuivent à Ouagadougou…
Le Premier ministre de la Transition Isaac Zida, aux mains des putschistes depuis le coup d’Etat, a été libéré mardi matin alors que l’armée burbinabè, entrée dans la capitale pendant la nuit, négociait leur reddition.
Le Premier ministre a été libéré et a pu quitter le palais présidentiel de Ouagadougou pour rejoindre son domicile officiel dans le quartier des ministères de la capitale, ont affirmé à l’AFP une source de la gendarmerie et une autre proche de son aide de camp.
« Tous les corps [d’armée mobilisés lundi pour marcher sur la capitale] sont entrés à Ouagadougou », dans la nuit a déclaré le colonel Serge Alain Ouédraogo, chef adjoint de la gendarmerie burkinabè. « Il faut maintenant obtenir la reddition du RSP (Régiment de sécurité présidentielle, unité ayant perpétré un coup d’Etat le 17 septembre), sans coup de feu, sans effusion de sang », a-t-il ajouté.
Convergence des forces armées vers la capitale
Des chefs de l’armée avaient en fin d’après-midi intimé l’ordre aux putschistes de « déposer les armes » et prévenu que des unités de province convergeaient vers la capitale. « Toutes les forces armées nationales convergent vers Ouagadougou dans le seul but de désarmer le Régiment de sécurité présidentielle sans effusion de sang », indiquait un communiqué signé des « chefs de corps de l’armée nationale » burkinabè, sans préciser leurs noms.
Dans la foulée, le chef d’état-major des armées, le général Pingrenoma Zagré avait « invité » les hommes du RSP à déposer les armes et demandé au reste de l’armée d’éviter tout affrontement et d'« assurer un bon accueil aux frères du RSP ».
L’armée était jusqu’à présent restée discrète depuis le coup d’Etat perpétré le 17 septembre par le RSP et son ancien chef, le général Gilbert Diendéré. Renversant le régime de transition mis en place en 2014 après la chute de Blaise Compaoré, le général Diendéré avait pris le pouvoir, tout en récusant être téléguidé par l’ex-président dont il était le bras droit.
Un projet de sortie de crise critiqué
Lors de leur avancée en province, l’armée a été encouragée par les habitants à leur passage, ont signalé plusieurs témoins qui ont croisé les militaires sur les routes en provenance de l’Ouest et de l’Est.
Cette offensive de l’armée intervient alors qu’un projet de sortie de crise avait été présenté dimanche par la médiation ouest-africaine. Il devait être examiné lors d’un sommet extraordinaire de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) mardi. Ce projet contenant notamment une amnistie des putschistes avait suscité l’indignation de la société civile.
Source : 20minutes