La Cour suprême des Etats-Unis a débattu mardi de la possibilité d'offrir un mince espoir de sortie aux prisonniers condamnés à la perpétuité réelle pour un crime commis lorsqu'ils étaient mineurs.
Actuellement des milliers de détenus dans le pays sont voués à finir leur vie derrière les barreaux, même s'ils n'étaient qu'adolescents quand ils ont été arrêtés.
Le 25 juin 2012, la Cour suprême avait jugé que l'emprisonnement à vie d'une personne mineure violait la Constitution, imposant en cela qu'on traite un jeune criminel différemment d'un criminel adulte.
Mais seuls les mineurs condamnés pour meurtre depuis cette date ont bénéficié de la décision historique et, ce mardi, la Cour suprême s'est penchée sur la question d'en étendre la portée de façon rétroactive.
En l'espèce, les neuf juges de l'institution ont rouvert le dossier d'Henry Montgomery qui, alors qu'il avait juste 17 ans, avait abattu l'adjoint d'un shérif en Louisiane.
Ecroué depuis 1963, Montgomery a aujourd'hui 69 ans. Il demande à être rejugé et à bénéficier du 8e amendement de la Constitution qui bannit les "peines cruelles ou inhabituelles".
La plus haute juridiction américaine a toutefois nettement moins débattu la question de la cruauté des peines sans espoir de sortie que la possibilité technique d'appliquer une rétroactivité à des condamnations pénales déjà prononcées.
La Cour rendra sa décision avant fin juin 2016.
Ce dossier s'inscrit dans un débat nettement plus large aux Etats-Unis sur les peines d'une durée jugée disproportionnée dans un système judiciaire aux prisons surchargées.
Quelque 6.000 détenus considérés à faible risque de récidive doivent être libérés autour du 1er novembre. Cette mesure, qui vise typiquement les petits dealers et toxicomanes condamnés dans des affaires mineures de drogue, est censée soulager la surpopulation carcérale.
(APS)