Les prix du pétrole s'affichaient en hausse lundi en cours d'échanges européens, poursuivant le rebond amorcé jeudi sur fond de craintes d'approvisionnement d'or noir alors que Ryad a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait vers midi 37,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 67 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 38 cents à 37,42 dollars.
Selon les analystes, le prix du pétrole a grimpé en raison de craintes d'interruptions d'approvisionnement alors que les tensions géopolitiques s'accroissent au Moyen-Orient après que le chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran, qui s'apprête à faire son retour sur le marché pétrolier.
La mise à mort samedi en Arabie saoudite du cheikh saoudien Nimr Baqer al-Nimr a suscité de violentes critiques de l'Iran et des manifestations lors desquelles l'ambassade saoudienne à Téhéran a été en partie détruite et le consulat saoudien attaqué dans la ville de Machhad.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a donné 48 heures aux diplomates iraniens pour quitter l'Arabie saoudite.
Les spécialistes estiment que la réaction du marché aux risques géopolitiques qui se font jour au Moyen-Orient montrait que les investisseurs trouvent encore un intérêt à acheter du pétrole.
Toutefois, cette tension semble surtout une excuse pour faire rebondir les cours dans un marché par ailleurs lourdement déprimé par l'excédent d'offre, ont-ils noté.
Les analystes jugent, par ailleurs, que tout différend militaire direct entre les deux puissances hégémoniques du Moyen-Orient aurait de graves conséquences pour l'offre mondiale d'or noir, alors que près de 30% de celle-ci est produite dans la région du Golfe.
Mais la situation de surabondance d'offre plombant le marché pétrolier - dont les prix ont chuté de plus de 30% en un an - ne semblait pour l'heure pas prête de se résorber, alors que la production russe d'or noir a encore augmenté en 2015, pour atteindre le niveau record d'environ 10,73 millions de barils par jour.
(APS)