Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a souligné dimanche l'"urgence" de trouver une solution politique à la crise libyenne, pour empêcher le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech) de progresser dans le pays.
"Il faut aboutir à un gouvernement d'union nationale (...) Il y a un processus politique sérieux en cours, validé par le Conseil de sécurité à l'unanimité.
Je pense que c'est urgent. Il y aurait un soutien à un gouvernement libyen qui nous le demandera", a-t-il dit lors de l'émission Le Grand Jury sur RTL/LCI/Le Figaro.
"Daech s'installe", a-t-il mis en garde. "Je suis très inquiet sur la Libye, depuis septembre 2014. Ils sont là, sur près de 300 kilomètres linéaires de côtes, et ils se répandent. Et ils sont à 350 kilomètres de Lampedusa.
Lorsque le beau temps va arriver en Méditerranée, il y a des risques de passage de combattants qui pourraient se mélanger à des réfugiés. C'est un risque majeur", s'est-il inquiété.
"Chacun se rend bien compte du danger de transférer un conflit au Levant (Syrie et Irak) sur lequel on commence à avoir des éléments positifs à un nouveau conflit en Libye", a-t-il ajouté. "Le seul moyen de l'éradiquer est l'unité politique de ce pays, pour que nous ayons un interlocuteur".
Le chef de la mission de l'ONU en Libye, Martin Kobler, avait exprimé mercredi "l'impatience" de la communauté internationale face à l'incapacité des acteurs politiques libyens à sceller une réconciliation, soulignant qu'elle favorisait "l'expansion militaire" des terroristes de Daech.
(APS)