Les cours du pétrole ont fortement monté mercredi, effaçant totalement un mauvais début de semaine, dans un marché qui se remettait à croire à des actions pour faire baisser l'offre, après l'annonce d'une réunion en avril entre grands pays producteurs.
Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en avril, qui avait baissé de plus de deux dollars depuis le début de la semaine, a regagné 2,12 dollars à 38,46 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
"Le marché réagit au fait que des pays producteurs, membres comme non-membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), vont se réunir en avril pour discuter d'un gel de la production", a mis en avant Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Avant même l'ouverture de la séance new-yorkaise, les investisseurs étaient bien disposés par l'annonce par le Qatar de cette réunion, prévue le 17 avril, qu'ils osaient de moins en moins espérer.
Elle doit s'inscrire dans le sillage d'un accord sur un gel de l'offre entre l'Arabie saoudite, meneur de l'Opep, le Qatar et le Venezuela, deux plus petits membres, ainsi que la Russie, gros producteur extérieur au cartel.
L'annonce en février de cet accord avait largement contribué à relancer les cours après une chute au plus bas depuis 2003.
La réunion d'avril aura une ampleur plus grande puisqu'elle réunira quinze pays dont la production représente environ trois quarts de l'offre mondiale.
"Ce sera le premier pas d'un long chemin pour les producteurs pour décider ou non de baisser leur offre et voir comment ils peuvent gérer le retour de l'Iran sur le marché", a expliqué M. Lipow.
Membre de l'Opep, Téhéran, qui commence à revenir sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions après l'accord sur son programme nucléaire, exclut formellement de participer à un gel de la production.
"Alexandre Novak, le ministre russe de l'Energie, a annoncé que l'Iran serait présent" en avril, "mais rien n'indique que Téhéran soit prêt à revenir sur son intention de relever sa production au niveau où elle était avant les sanctions", a nuancé Tim Evans de Citi.
Quoi qu'il en soit, la perspective de la réunion d'avril "a éclipsé l'annonce d'une hausse des réserves de brut aux Etats-Unis", a remarqué M. Lipow. "On continue à les voir augmenter à des niveaux très élevés alors que l'offre est déjà très excessive au niveau mondial".
Néanmoins, même si cette hausse hebdomadaire de 1,5 million de barils, annoncée par le département de l'Energie (DoE) porte de nouveau les stocks de brut à un niveau sans précédent depuis 1930, elle est moindre que prévu et s'accompagne de l'annonce plus favorable d'une baisse de la production américaine.
(APS)