Les prix du pétrole se repliaient mardi en cours d'échanges européens, dans un marché de plus en plus sceptique sur une future résorption des excédents et lesté par des prises de bénéfices.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 39,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 76 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 61 cents à 38,78 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir débuté la semaine en légère baisse, creusaient leurs pertes mardi dans un marché reprenant une activité normale après le long week-end de Pâques, qui a vu de nombreux investisseurs absents des marchés européens.
"Les prix du pétrole débutent la nouvelle semaine d'échanges en baisse après que le Brent a enregistré la semaine dernière son premier déclin hebdomadaire en cinq semaines et que le WTI a clôturé à l'équilibre sur une semaine", relevaient les analystes.
Plusieurs analystes notaient que les cours souffraient de l'idée que la hausse constatée jusqu'à présent était surtout due aux positions d'investisseurs spéculatifs et que les prises de bénéfices de ces derniers pourraient mettre fin au rebond enregistré par les cours depuis le début de l'année.
Les investisseurs ont certainement "de bonnes raisons" de faire des bénéfices "alors que les prix du pétrole sont en hausse depuis le début de l'année (WTI +5%, Brent +6,5%). Quiconque a acheté au moment des plus bas du pétrole fera même (un bénéfice) de plus de 40%" poursuivaient les experts.
Le cours du Brent était ainsi repassé mardi sous les 40 dollars le baril tandis que le WTI s'échangeait à moins de 39 dollars le baril, faute de nouveaux éléments sur les perspectives d'offre à même de soutenir les prix.
"Les investisseurs sont sûrement en train de prendre en compte dans leurs prix une autre forte hausse des stocks américains de brut avant le rapport de (la fédération professionnelle) American Petroleum Institute (API) qui est attendu plus tard" ce mardi, soulignaient des observateurs.
Les cours du pétrole avaient notamment souffert la semaine dernière de l'annonce d'un bond hebdomadaire de près de dix millions de barils des stocks américains de brut, après avoir observé un rebond massif depuis la mi-février.
Cette reprise des cours avait été notamment déclenchée par l'espoir de voir les excédents se résorber après l'annonce d'un accord de gel de l'offre entre l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et la Russie, extérieure de l'Opep.
Une réunion entre la plupart des membres de l'Opep et la Russie est prévue à la mi-avril au Qatar afin d'assurer le suivi de cette première annonce et de tenter d'un préciser les modalités.
"La semaine dernière, nous avons appris que ni l'Iran ni la Libye ne participeront à aucun gel (de la production) mais que, selon des sources haut placées au sein de l'Opep, cela ne compromettrait pas l'accord pour les Saoudiens et les Koweïtiens", rappelait un autre analyste.
Selon ce dernier, la supposition du marché est donc que la réunion va porter ses fruits et qu'un gel de la production à environ 32,3 millions de barils par jour sera mis en place, un niveau auquel pourront s'ajouter les hausses de la production de l'Iran et éventuellement de la Libye en temps voulu.
(APS)