Un soldat et deux civils ont été tué mardi par une grenade dans la ville de Ngozi, dans le nord du Burundi, ont indiqué des sources administrative et hospitalière.
Un soldat du camp Ngozi s'est rendu mardi matin dans un endroit très fréquenté de la ville, avec deux grenades dans les mains, selon l'administrateur de Ngozi, Radjabu Songambere.
"Il a dégoupillé l'une des deux grenades, mais celle-ci lui a explosé dans les mains et l'a tué sur le champ, ainsi que le taxi-vélo qui le transportait, alors que cinq autres personnes ont été blessés", a annoncé le responsable administratif cité par l'agence AFP.
"Malheureusement, un autre taxi-vélo grièvement blessé a succombé à ses blessures alors qu'il était déjà à l'hôpital", a ajouté une source hospitalière. La seconde grenade, qui était déjà à moitié dégoupillée, a été neutralisée par la police qui l'a fait exploser après avoir établi un périmètre de sécurité.
Ngozi, située à environ 130 km au nord de la capitale Bujumbura et dans la province natale du président Pierre Nkurunziza, est l'une des zones du Burundi n'ayant pas connu de contestation contre sa décision de briguer un troisième mandat.
L'annonce en avril 2015 de la candidature de M. Nkurunziza, réélu en juillet, a plongé ce petit des Grands lacs dans une grave crise émaillée de violences. Ces violences, comme ces attaques à la grenade qui se sont multipliées dans le pays, et dont le pouvoir et l'opposition se renvoient la responsabilité, ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le Burundi.
Cet incident a eu lieu alors que Ngozi va abriter samedi et dimanche un important "congrès national" du parti au pouvoir, le Cndd-FDD, au cours duquel il devrait se doter d'un nouveau président, selon plusieurs sources internes.