L'armée libanaise ratissait mardi les camps
de fortune où vivent des réfugiés syriens près d'un village théâtre la veille
de huit attentats suicide, ont indiqué les autorités locales.
"Nous craignons qu'il y ait d'autres terroristes", a indiqué Bachir
Matar, le maire d'Al-Qaa, village situé dans la Bekaa à quelques kilomètres
de la frontière syrienne. "Les unités de l'armée ratissent la zone à la recherche
de suspects", a-t-il ajouté.
Quatre kamikazes avaient attaqué lundi matin Al-Qaa faisant cinq morts
et 15 blessés, avant que, dans la soirée, quatre autres se fassent exploser
dans cette même localité, blessant 13 résidents.
Al-Qaa est situé sur le principal axe routier reliant la ville syrienne
de Qousseir à la Bekaa libanaise.
"L'armée a déployé des effectifs importants dans le secteur de Macharii
al-Qaa", à la périphérie du village, "menant des opérations dans les camps de
réfugiés à la recherche d'armes et de suspects", a indiqué l'agence nationale
libanaise.
Le mode opératoire des attaques de lundi - kamikazes et attentats simultanés
- est typique des organisations terroristes très actives en Syrie, à l'instar
du groupe terroriste autoproclamée "Etat islamique" (Daech/EI) et Al-Qaïda.
A Baalbeck, les militaires ont également mené "des opérations de ratissage
dans des camps de réfugiés (...), interpellant 103 Syriens en situation irrégulière",
selon un communiqué de l'armée.
Le Liban accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit le
quart de sa population.
Par ailleurs, la mairie de la ville de Hermel, au nord-ouest d'Al-Qaa,
a interdit de circulation pendant 72 heures les réfugiés syriens, selon un communiqué.
La zone frontalière a été le théâtre de multiples affrontements entre
l'armée libanaise et des groupes terroristes comme le Front Al-Nosra, la branche
syrienne d'Al Qaïda, ou le groupe Daech.
La tension a culminé en août 2014, lorsque les deux groupes terroristes
ont enlevé une trentaine de soldats et policiers libanais, à Aarsal, dans l'est
du pays. 16 d'entre eux ont été libérés fin 2015 à l'issue de longues négociations
menées par Beyrouth.