Les forces sud-coréennes, japonaises et américaines
ont participé mardi à des exercices militaires trilatéraux sans précédent visant
à contrecarrer la menace de tirs de missile de la Corée du Nord, qui a qualifié
ces manoeuvres au large de Hawaii de "provocation militaire".
Elles sont intervenues moins d'une semaine après l'essai réussi par
Pyongyang d'un missile à moyenne portée susceptible, selon la Corée du Nord,
de frapper les bases militaires américaines dans le Pacifique.
L'exercice trilatéral prévoyait notamment une simulation de suivi d'un
tir balistique pour tester les systèmes antimissiles Aegis utilisés par les
Etats-Unis et ses alliés asiatiques.
"Aucun missile n'a été tiré, mais tous les participants ont pu renforcer
leur interopérabilité, leurs canaux de communication, leur collecte de
données", a indiqué dans un communiqué le commandement américain du Pacifique.
L'importance de cet exercice est également à apprécier du fait de la
participation conjointe du Japon et de la Corée du Sud, deux voisins dont la
longue brouille diplomatique a miné les efforts américains pour présenter un
front uni face à Pyongyang.
Ces manoeuvres ont "renforcé la relation déjà très forte entre les trois
pays participants", a déclaré le vice-amiral Nora Tyson, commandant de la IIIe
flotte américaine.
Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a de son côté qualifié
ces exercices de "nouvelle provocation militaire des Etats-Unis" et réaffirmé
que Pyongyang n'hésiterait pas à mener en cas de menace "une attaque nucléaire
préventive".
La participation des trois pays a révélé leur "scénario hégémonique
pour perturber la paix et la sécurité régionales", a déclaré un porte-parole
du ministère cité par l'agence officielle KCNA.
La Corée du Nord a revendiqué depuis le début de l'année une série
d'avancées dans ses programmes nucléaires et balistiques interdits, dont le
but est de mettre au point un missile intercontinental (ICBM) susceptible de
porter le feu nucléaire sur le sol américain.