La Cour constitutionnelle autrichienne a annoncé
vendredi l'invalidation du résultat de la présidentielle qui a vu l'écologiste
Alexander Van der Bellen battre de peu le candidat d'extrême droite Norbert
Hofer en mai, en raison d'irrégularités dans le dépouillement de certains suffrages,
ont rapporté des médias.
Cette décision sans précédent, qui valide le recours déposé par le parti
FPO de M. Hofer, ouvre la voie à un nouveau scrutin, sans doute à l'automne.
M. Van der Bellen, qui l'avait emporté avec 50,3% des voix, devait prendre ses
fonctions le 8 juillet. L'intérim à la tête de l'Etat sera assuré par la présidence
de la chambre basse du parlement.
Le deuxième tour de l'élection «doit être de nouveau organisé dans toute
l'Autriche», a annoncé Gerhart Holzinger, président de la plus haute juridiction
du pays lors de la lecture de la décision.
«Cette décision est destinée à renforcer la confiance dans notre Etat
de droit et dans la démocratie», a ajouté le juge, expliquant que cette annulation
ne faisait «ni gagnant, ni perdant».
Ni fraude, ni manipulation du scrutin du 22 mai n'ont été diagnostiquées
par les juges de la plus haute juridiction du pays mais une accumulation de
négligences dans le dépouillement des urnes et des votes par correspondance
qui entachent la validité du résultat.
L'enquête et les auditions de la Cour ont permis de confirmer que plusieurs
dizaines de milliers de bulletins provenant du vote par correspondance avaient
été dépouillés de façon irrégulière, soit en dehors des heures légales, soit
par des personnes non habilitées, une pratique jusque là largement tolérée.
Le dépouillement de ces votes n'était autorisé qu'à partir de 09h00
le lundi 23 mai, mais certains bureaux avaient débuté plus tôt.
M. Van der Bellen ne l'avait emporté qu'avec 30.863 voix d'avance sur
M. Hofer, rassemblant 50,3% des suffrages lors du second tour, fin mai.
M. Hofer avait échoué de justesse à devenir le premier chef d'Etat européen
issu d'une formation d'extrême droite.
L'intérim à la tête de l'Etat serait assuré collégialement par la présidente
et les deux vice-présidents du Conseil national, la chambre basse du parlement,
parmi lesquels figure M. Hofer.
Au coude à coude le soir du scrutin, le 22 mai, les deux candidats avaient
été départagés par les votes par correspondance, qui ont représenté 16,7% des
suffrages exprimés.