Santé

Comment détecter les allergies respiratoires chez le bébé et l'enfant ?

Publié par DK NEWS le 26-03-2022, 15h38 | 4
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L’allergie est une réaction immunitaire anormale et excessive de l’organisme contre des substances étrangères appelées allergènes. « Le système immunitaire va se défendre vis-à-vis de substances a priori inoffensives, confirme le Dr. Santos.  

Le mécanisme se passe en deux temps : lors de la phase de sensibilisation, l’allergène va être reconnu par des cellules immunocompétentes. L’organisme va alors fabriquer des anticorps particuliers – les immunoglobulines E (IgE) – qui vont se fixer sur certaines cellules de l’organisme notamment les mastocytes. Lors d'un nouveau contact avec l’allergène, les mastocytes vont libérer des médiateurs pro-inflammatoires dans la circulation sanguine parmi lesquels l’histamine ».

 Cette réaction inflammatoire va entraîner différents symptômes :

•écoulement nasal, éternuements ;

•asthme ;

•yeux qui grattent, qui piquent ou deviennent rouges (conjonctivite) ;

•eczéma ou urticaire.

De nombreux allergènes – acariens de la poussière de maison, pollens, poils d’animaux (surtout le chat),moisissures, blattes ou cafards, etc. – sont responsables d’allergies respiratoires.

Épidémiologie : combien d'enfants concernés en France et dans le monde ?

Près d’un quart de la population souffre d’une maladie allergique. Un phénomène qui va croissant. Preuve en est : aujourd’hui l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère l’allergie comme la quatrième maladie dans le monde après le cancer, les pathologies cardiovasculaires et le sida. L’OMS estime également que d’ici 2050, la moitié de la population mondiale sera allergique. Les enfants et les jeunes adultes sont particulièrement touchés. Selon l’INSERM : « Aujourd’hui, la prévalence de la dermatite atopique est évaluée à 15–20 %, celle de l’asthme à 7–10 %, celle de la rhinite et de la conjonctivite allergique autour de 15–20 % » (source 1).

Quelles sont les causes de l’allergie ?

L’allergie est un dérèglement du système immunitaire. Normalement, celui-ci est spécialisé dans la reconnaissance des corps étrangers comme les bactéries, les virus ou encore les parasites. Cependant, dans certaines situations, le système immunitaire réagit de manière exagérée contre des substances a priori inoffensives.

L'atopie

L’allergie se déclenche sur les terrains dits atopiques. « L’atopie est une prédisposition génétique au développement des manifestations d’hypersensibilité comme l’asthme, la rhinite allergique, la conjonctivite, l’eczéma, etc, confirme le Dr. Santos. Lors d’une première consultation, l’allergologue vérifiera d’ailleurs s’il existe un terrain atopique chez les parents et dans la fratrie. En effet, si le ou les parents sont allergiques, la probabilité pour que leurs enfants soient allergique est grande ».

L'excès d'hygiène

Outre la prédisposition génétique, l’excès d’hygiène est aujourd’hui de plus en plus pointé du doigt dans le développement des allergies. « C’est la théorie dite hygiéniste, explique la spécialiste. Plusieurs études ont d’ailleurs montré que les enfants vivant à la campagne, en contact permanent avec les animaux de ferme, ont moins d’allergie que ceux de la ville ». Un environnement très propre, les traitements répétés par les antibiotiques peuvent favoriser la survenue des allergies.

Les facteurs environnementaux

De nombreux facteurs environnementaux, parmi lesquels le réchauffement climatique, auraient un impact non négligeable sur le développement des allergies. Ainsi, avec la hausse des températures et l’allongement de la pollinisation, la quantité de pollen dans l’air a augmenté de 30 % au cours des vingt dernières années. La pollution atmosphérique – notamment les particules fines - jouerait également un rôle aggravant. Selon l’ANSES : « Certains polluants chimiques peuvent moduler la réaction allergique de différentes manières : soit en abaissant le seuil de réactivité bronchique et/ou en accentuant l’irritation des muqueuses nasales ou oculaires chez les sujets sensibilisés, soit en modifiant l’allergénicité des grains de pollen, par modification de leur paroi et de leur contenu protéique ».

Le tabagisme

Enfin, le tabagisme - notamment le tabagisme maternel in utero - est un important facteur de risque de développer une allergie. « Celui-ci peut entraîner des altérations de la muqueuse respiratoire et favoriser le développement d’un asthme », précise le Dr. Santos. Des études ont d’ailleurs montré que le tabagismede lamère pouvait augmenter le risque de maladies respiratoires de plus de 50 % au cours des trois premières années de l’enfant. Près de 15 à 26 % des épisodes de maladies respiratoires chez les jeunes enfants européens seraient imputables à une exposition à la fumée de tabac au domicile.           

Quels symptômes doivent alerter chez bébé ?

Votre enfant a peut-être une allergie respiratoire :

• s’il éternue à répétition

• s’il a le nez qui gratte, qui coule, ou le nez encombré et bouché

• s’il a les yeux rouges, qui grattent et qui larmoient (conjonctivite)

• s’il tousse à une fréquence anormale ou de façon répétée, notamment la nuit ou à l’effort

• s’il a une respiration sifflante

Chez les enfants, les allergies débutent généralement après l’âge de trois ans et les symptômes peuvent évoluer avec l’âge. « Dans de nombreux cas, les maladies allergiques s’associent. L’enfant suit ce qu’on appelle une marche atopique qui commence par la dermatite atopique (ou eczéma) avec parfois une allergie alimentaire, suivies par l’apparition d’un asthme et d’une rhinite allergique », précise le Dr. Santos. L’eczéma peut d’ailleurs disparaître avant l’apparition de l’asthme.

Comment diagnostiquer une allergie respiratoire ?

Si votre médecin généraliste ou votre pédiatre suspecte une allergie respiratoire chez votre enfant, il peut vous adresser à un allergologue pour faire un bilan. Le rendez-vous débute généralement par un interrogatoire minutieux afin de connaître les circonstances déclenchantes de l’allergie, les symptômes, les antécédents du jeune patient et de sa famille, son environnement et ses habitudes de vie. Il est important de savoir, par exemple, s’il est exposé à des animaux domestiques (chien, chat, lapin, etc.) ou à du tabagisme passif. consultation se poursuit ensuite par un examen clinique : en particulier des poumons (toux, sifflements), des yeux (conjonctivite), du nez et de la peau.

Lorsqu’une allergie respiratoire est suspectée, le spécialiste procède à des tests-cutanés encore appelés prick-tests. Quasiment indolore, le prick-test consiste à piquer l’épiderme de la face interne de l’avant-bras à travers une goutte d’un extrait allergique. La lecture du test cutané se fait 15 à 20 minutes après. Si une réaction locale apparaît – gonflement ou papule- cela signifie que votre enfant est sensibilisé à l’allergène.

« Ça ne veut pas dire qu’il est forcément allergique, précise le Dr Santos. On va considérer qu’il est allergique s’il réagit au contact ou après exposition à l’allergène. Ce test permet de confirmer une impression clinique. Dans le cas d’une suspicion d’allergie respiratoire, on va tester sur la peau les principaux aéro-allergènes. Par exemple : les acariens, les poils d’animaux (chat et chien), les pollens, les moisissures, etc. Les tests cutanés peuvent se compléter d’une analyse de sang par dosage des IgE spécifiques des allergènes».

Comment traiter l'allergie chez l'enfant ?

Plusieurs solutions  mesures environnementales, traitement médicamenteux, ou encore désensibilisation - permettent de soulager les manifestations allergiques.

Les mesures environnementales

Des conseils très simples permettent de limiter l’exposition aux allergènes et d’améliorer le quotidien des enfants allergiques.

- En cas d’allergie aux pollens

Il est conseillé aux parents d’enfants allergiques d’aérer leur habitation plutôt le matin, lorsque le pic de pollen est au plus bas et d’éviter les activités à l’extérieur – activités sportives, balades, sorties à vélo – lorsque le temps est sec et qu’il y a du vent. « En cas de risque allergique élevé pendant la saison pollinique, il est également recommandé de rouler les fenêtres fermées, de se laver les cheveux plus souvent, de changer régulièrement les taies d’oreiller et dene pas faire sécher le linge à l’extérieur, confirme le Dr. Santos. J’incite également les parents d’enfants allergiques à consulter régulièrement le site du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) ou à télécharger les applications mobiles du type Alerte Pollens ou Ma Vie d’AllergiK pour s’informer du risque pollinique».

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- En cas d’allergie aux acariens

Il est fortement recommandé d’aérer quotidiennement, de placer des housses anti-acariens sur la literie de l’enfant (oreiller et matelas), de passer souvent l’aspirateur et d’éviter la moquette ainsi que les tapis sur le sol. Réduisez également le nombre de peluches et lavez-les, si possible, régulièrement à 60°C après les avoir mis une nuit au congélateur.

- En cas d’allergie aux poils d’animaux

Il faut éviter le contact avec l’animal ou si ce n'est pas possible, interdire au moins qu'il séjourne dans la chambre de l'enfant. « II faut savoir qu’après séparation avec l’animal, les allergènes peuvent rester présents dans l’environnement pendant de longs mois » souligne la spécialiste.

Traitement médicamenteux

Si malgré les mesures environnementales, l’allergie est trop handicapante au quotidien, l’allergologue pourra prescrire un traitement médicamenteux : spray nasal, collyres ou antihistaminiques par voie orale. « En cas d’asthme, un traitement de fond par voie inhalée (traitement anti-inflammatoire par corticoïdes inhalés) sera mis en place pour prévenir les crises, précise le Dr. Santos. Un traitement de crise par bronchodilatateurs, à utiliser si besoin, sera également prescrit ».

Désensibilisation

Enfin, lorsque l’allergie impacte la qualité de vie du jeune patient, il est possible, à partir de l’âge de 5 ans, d’entreprendre une désensibilisation. Celle-ci s’effectue sous forme sublinguale, en mettant des gouttes ou un comprimé à base de l’allergène sous la langue. Le traitement dure 3 à 5 ans. « La désensibilisation est généralement très efficace contre l’allergie aux pollens et aux acariens, mais elle demande, en revanche, une grande adhésion de la part de l’enfant et des parents ».

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