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L'opposition guinéenne, accusant le pouvoir de ne pas respecter un accord signé en août, a agité la menace d'un boycott de l'élection présidentielle du 11 octobre.
«Nous n'avons pas à donner de conseils stratégiques à l'opposition mais je suis convaincu que personne ne comprendrait que l'opposition boycotte l'élection à ce stade du processus et malgré l'implication de la communauté internationale», a affirmé le porte-parole du gouvernement, dans une déclaration rendue publique mardi en réaction à ces menaces.
Le porte-parole, Albert Damantang Camara, a jugé «très clair et très encourageant» le bilan dressé par une mission conjointe de l'ONU, de l'Union africaine, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui s'est achevée lundi soir.
Dans un communiqué, ces quatre organisations ont «noté les avancées significatives dans la mise en oeuvre de l'Accord du 20 août» mentionnant «la recomposition des délégations spéciales» - exécutifs communaux désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005 - ainsi que «des progrès dans la révision du fichier électoral».
Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a assuré devant la presse que «le problème de la Ceni est réglé», en référence à la représentation de l'opposition au sein de la Commission électorale nationale indépendante(Céni), tout comme celui des «délégations spéciales».
Mais le chef de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, a estimé que le président «Alpha Condé fixe toutes les décisions avec Bakary Fofana (président de la Ceni, NDLR) de manière unilatérale, sans concertation et en violation flagrante des dispositions de la loi». «Nous sommes tellement préoccupés qu'on s'interroge sur l'opportunité même de continuer à participer à ce processus», a-t-il dit.
Le porte-parole de l'opposition Aboubacar Sylla a pour sa part accusé lundi la Ceni de ne pas donner accès aux informations techniques nécessaires à la révision des listes électorales contestées par les adversaires d'Alpha Condé, qui dénoncent l'inscription de mineurs dans les régions favorables au pouvoir.
«L'opposition ne va pas entériner une situation qui va l'amener à des élections dont les résultats sont programmés d'avance et qui vont permettre à M. Alpha Condé de se succéder à lui-même en dehors du suffrage exprimé par les Guinéens», a prévenu M. Sylla, soulignant que l'opposition pourrait s'exprimer par des manifestations.
Afin de garantir la régularité du scrutin, une mission d'observation de l'Union européenne (MOE UE) a entamé mardi le déploiement de 20 observateurs dans l'ensemble du pays, dont les effectifs devraient atteindre à terme le nombre de 70, répartis en équipes de deux personnes.